Itinérêve - Vive les macrâles !

« Entre 1580 et 1649 à Ocquier, au moins quinze personnes - dont quatorze femmes - ont été accusées de sorcellerie. Parmi celles-ci, dix ont été condamnées au bûcher ». Quatre cents ans après, la « Ronde des Mortes », un collectif d’artistes pluridisciplinaires, leur rend hommage.

« Ouffet, Ocquier et Jenneret, hauts-lieux de la sorcellerie durant la première moitié du XVIIe siècle. », c’est le titre d’une étude publiée dans un Bulletin des Annales du Congrès de Liège : « [Sur les vingt-trois procès analysés,] la sentence la plus souvent rendue fut la peine de mort (les condamnés furent étranglés et brûlés) ; dans deux cas la sanction fut un bannissement ; à cinq reprises, les accusés furent relaxés. A Ouffet, Ocquier et Jenneret, les femmes payèrent un tribut particulièrement lourd à la sorcellerie. »

C’est le jour des morts. Les villageois sont réunis dans l’église pour un rituel particulier. Dédié à ces sorcières du XVIIe, il peut également concerner toutes les autres, celles d’avant, celles d’après et même celles d’aujourd’hui. Car « Y’en a qui racontent que les macrales vivent toujours ! » (www.youtube.com/watch?v=vjbumwjd3vy) Elles sont partout, même là où on ne s’y attend pas : c’est la grand-mère d’un ami, c’est la cousine éloignée, c’est la voisine du bas, c’est la vieille de la grande rue, c’est même la jeune femme étrange qui se balade seule dans les bois… Ce pourrait être ta mère ! … Ce pourrait être toi ! »

Au centre du cercle, une préparation aux herbes mijote dans une marmite. Il faut croire que la musique et les odeurs les attirent, elles aussi… Isabeau, Marguerite, Aylid et bien d’autres « sorcières » arrivent de partout ! Du clocher, de la fenêtre, de l’étage… On pourrait presqu’entendre les pas de l’une d’entre elles descendant les escaliers…

La cérémonie se poursuit. Elle emporte dans la danse artistes, villageois et sorcières

« A la vie, à la mort ! »