Imaginer l'architecture à Ath

En face de sa minoterie industrielle (1901), César Fontaine (industriel) fait édifier, vers 1905, une villa de style éclectique appelée couramment Château de Fer. Cet édifice présente une construction originale ; il est composé de panneaux creux en tôles d’acier embouties et galvanisées selon la technique des forges d’Aiseau. Ce modèle de construction démontable a été exporté dans le monde entier. Durant l’entre-deux-guerres, des remaniements et extensions en matériaux traditionnels sont apportés.
Après avoir hébergé des Administrations de l’Etat, le Château de Fer, devenu « Maison Athoise de l’Enfance », a abrité les services de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) de 2002 à 2016. Aujourd’hui, il est inoccupé.

Longtemps affectée aux manœuvres militaires, l’Esplanade se démarque du tissu environnant par sa géométrie franche. En 2004, la Ville d’Ath décide de l’associer à une opération de revitalisation urbaine. La volonté est d’y installer un vaste parking souterrain afin de ne pas contrarier ce « poumon vert » de la ville, d’y aménager un lieu de promenade et de rencontre où sont proposées des activités festives et culturelles. Le travail des architectes (Holoffe-Vermeersch Architecture) et des paysagistes (Wirtz International) a permis d’intégrer de façon harmonieuse et originale des éléments contemporains au cadre végétal et urbain.

À l’initiative de Guy Spitaels, Bourgmestre d’Ath, l’Hôtel des Finances s’installe en 1989 au bout de l’Esplanade à la place de l’ancienne caserne Siron, démolie en 1980. Le but est de rassembler les services éparpillés en ville et dans la région. C’est Freddy Gallez qui réalise cet ensemble architectural postmoderniste aux formes géométriques. L’architecte montois apporte une attention particulière aux matériaux de cet impressionnant édifice : marbre blanc poli reconstitué pour la façade et zinc titane pour la toiture. Souvent critiqué, cet imposant bâtiment est un témoignage significatif du courant architectural postmoderniste en Wallonie, pour lequel on pourrait voir une réinterprétation originale du classicisme.

Au début du 20e siècle, le long des nouvelles voieries qui relient la ville et ses faubourgs, comme les rues Isidore Hoton, Vienne et l’avenue Léon Jouret, des architectes locaux ou non, réalisent des immeubles qui répondent au goût de l’époque. Les lignes courbes et les motifs végétaux empruntés à l’Art Nouveau voient le jour et l’influence de l’Art Déco avec ses motifs géométriques apparaît durant l’entre-deux-guerres.
Marcel Depelsenaire, architecte et aquarelliste diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, réalise de nombreux projets d’habitation dans sa ville natale, Ath, mais aussi dans la région de Charleroi. La Maison Brockart, datée de 1938, figure deux séries de baies vitrées aux lignes courbes qui dominent la façade et qui forment deux bow-windows se démarquant des lignes droites des habitations voisines. Ces courbes sont caractéristiques de l’architecte athois.

Cette maison d’habitation, datée de 1937, propose une volumétrie évoquant la rigueur du modernisme. En revanche, les figures géométriques, le style paquebot avec ses formes arrondies et ses lignes verticales caractérisent l’influence de l’Art Déco. La façade polychrome présente deux teintes de briques et un appareillage relativement simple. Le seuil du bâtiment est mis en valeur par un balcon le surplombant.
(Maison en briques plus foncées à gauche de la maison aux briques beiges présentant la même architecture)

L’architecte communal Fourdin réalise en 1919 les plans d’une salle de spectacle aux abords de la Grand’Place. De style Art Nouveau, la façade cimentée est décorée de ferronneries au niveau du balcon et de l’attique. Les larges baies vitrées du rez-de-chaussée et du premier étage sont soulignées par des lignes courbes. Cette salle accueille des spectacles et des représentations cinématographiques jusqu’en 1961. Ensuite, elle est transformée en magasin de meuble et c’est en 1995 que le bâtiment est racheté par la ville d’Ath. Menée par une équipe d’architectes locaux et bruxellois, une campagne de travaux débute. La façade est conservée ; l’extension, édifiée par l’architecte athois A. Lartelier en 1946 est détruite et remplacée par une nouvelle construction.
Animé par la Maison Culturelle, le Palace a retrouvé sa première vocation ; il accueille des représentations théâtrales, des concerts, des conférences, …

Cette bâtisse, située dans une rue commerçante du centre-ville, figure une architecture aux influences Art Déco. Celui-ci se manifeste à travers les reliefs géométriques, le travail des ferronneries et des verreries, et les découpes nettes. La baie vitrée qui part du rez-de-chaussée et qui se prolonge au premier niveau accentue la verticalité de cet édifice qui se distingue parmi les constructions voisines « ordinaires ». Ancien magasin Au monopole (1930), il accueille aujourd’hui la boutique de prêt à porter Autrement.