Fossiles en Ville - Liège - 3 : autour de la Place Saint Lambert

Les blocs monolithiques formant les marches d’escalier et les parapets surplombant l’Archeoforum sont en pierre calcaire dite « Petit Granit de l’Ourthe», composé de fragments de crinoïdes et de coquillages. Ici les composants qui ont donné son nom au « Petit Granit de l’Ourthe» par leur aspect cristallin et brillant sont bien exposés: les entroques de crinoïdes. Ces petits cylindres percés d'un canal central, montrant tantôt une section circulaire, tantôt rectangulaire sont les fragments de tige articulée des crinoïdes, dissociée lors de la mort de l'animal. Les fragments blancs courbés en virgule sont des coquilles de brachiopode, un coquillage aux valves asymétriques.

Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années).

Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz.

Les parapets surplombant l’Archéoforum sont en pierre calcaire dite « Petit Granit de l’Ourthe », composé de fragments de crinoïdes et de coquillages. Dans certains blocs, des formes elliptiques, allongées, peuvent être observées, il s’agit de coupes longitudinales dans des coquilles de rostroconches, une classe de mollusques connus uniquement à l’état fossile. Ceux-ci sont formés de deux valves soudées entre elles et finissant par un siphon conique. Notez la structure complexe de la coquille formée d’éléments croisés.

Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années).

Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz.

L’emplacement du chœur occidental de l’ancienne cathédrale est symbolisé par un carré surélevé en marbre rouge, près des escaliers menant à l’Archéoforum. Ce « marbre rouge » est un calcaire issu d’un récif à coraux et éponges. Il contient de nombreux fossiles, apparaissant blanc ou jaune dans la matrice rouge du calcaire. Cherchez-y les Philipsastraea ananas, des coraux en colonies en nid d’abeille aux polypiérites polygonaux de 10 mm de largeur ; les Frechastraea pentagona, également en nid d’abeille mais de plus petite taille (5 mm) ; ainsi que les abondantes petites branches du corail tabulé Thamnopora micropora de 5-10 mm de largeur.

Age : Frasnien supérieur, période dévonienne (375 millions d’années).

Origine : régions de Philippeville et de Rochefort, ce marbre rouge a été abondamment utilisé en marbrerie, souvent en intérieur.

La place Saint Lambert est pavée de divers types de pierres marbrières dont des dalles de calcaire gris dit « Pierre de Vinalmont ». Dans ces dernières se trouvent de nombreux fragments de corail ainsi que de gros gastéropode à coquille enroulée en spirale, portant le nom de Straparollus.

Age : Viséen inférieur, période carbonifère (340 millions).

Origine : La « Pierre de Vinalmont » est un calcaire massif exploité depuis la fin du XVIIIe siècle dans la vallée de la Mehaigne au nord de Huy. Les tranches sciées ont souvent été utilisées comme parement de façade ou comme dallage au sol.

Sur la place Saint-Lambert, des disques de marbre rouge figurent l’emplacement des colonnes de l’ancienne cathédrale. Ce « marbre rouge » est un calcaire issu d’un récif à coraux et éponges. Il contient de nombreux fossiles, apparaissant blanc ou jaune dans la matrice rouge du calcaire. Cherchez-y les coraux en colonies en nid d’abeille Philipsastraea ananas, et Frechastraea pentagona, ainsi que les abondantes petites branches du corail tabulé Thamnopora micropora. Les zones grises correspondent à des cavités du récif qui ont été cimentée alors que les organismes continuaient à croître. Les parties blanches correspondent à des fractures cimentée par de la calcite longtemps après la mort du récif.

Age : Frasnien supérieur, période dévonienne (375 millions d’années).

Origine : régions de Philippeville et de Rochefort, ce marbre rouge a été abondamment utilisé en marbrerie, souvent en intérieur.

La place Saint Lambert est pavée de divers types de pierres marbrières: des calcaires rouges et roses, des dalles foncées (« Petit Granit »), des dalles de calcaire gris (« Pierre de Vinalmont ») ainsi que des petits carreaux beiges. Ces derniers, en « Pierre de Gobertange » sont des calcaires gréseux (contenant des grains de sables) et remplis de terriers d’organismes. Si les organismes fouisseurs n’ont pas pu être fossilisés, ils ont laissé énormément de traces et de terriers dans le sédiment avant qu’il ne s’indure. Ces terriers apparaissent aujourd’hui comme des traces plus sombres et de texture différentes dans la roche claire.

Age : Lutétien, époque éocène (45 millions d’années).

Origine : La « Pierre de Gobertange’ est un calcaire gréseux exploité dans le Brabant depuis le Moyen-Âge. Son utilisation dans les constructions est fréquente au XIXe siècle.

La place Saint Lambert est pavée de divers types de pierres marbrières: des calcaires rouges et roses, des petits carreaux beiges (« Pierre de Gobertange »), des dalles foncées (« Petit Granit ») et des dalles de calcaire gris (« Pierre de Vinalmont »). Dans ces dernières se trouvent de nombreux fragments de corail colonial Dorlodotia briarti caractérisé par des polypiérites (chaque individu) cylindrique de +/- 1 cm de diamètre, portant une fine structure axiale. Ces coraux sont tantôt coupés en longueur (sections allongées), soit transversalement (sections rondes).

Age : Viséen inférieur, période carbonifère (340 millions d’années).

Origine : La « Pierre de Vinalmont » est un calcaire massif exploité depuis la fin du XVIIIe siècle dans la vallée de la Mehaigne au nord de Huy. Les tranches sciées ont souvent été utilisées comme parement de façade, comme c’est le cas au Palais des Congrès ou encore au bâtiment de l’université, côté Place Cockerill. En connaissez-vous d’autres exemples ?

Les colonnes de la façade du Palais des Princes-Evêques contiennent de nombreuses colonies du corail Siphonodendron martini. Les polypiérites (chaque individu) sont tantôt coupés en longueur (sections allongées), soit transversalement (sections rondes). Dans les coupes longitudinales on devine les « planchers » dont la forme rappelle les barreaux d’une échelle. Dans les coupes transversales, on devine les « septes » dont la forme rappelle les rayons d’une roue de vélo, avec, au centre une lame axiale appelée « columelle ». D’autres exemples peuvent être découvert dans les moellons de la façade.

Age: Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années).

Origine: Cette roche est dite « Pierre de Meuse » provient des carrières souterraines de la région namuroise et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. En avez-vous trouvé d'autres exemples à Liège ?

La façade du Palais des Princes-Evêques est construite avec des moellons de calcaires gris (« Pierre de Meuse ») mais les appuis de fenêtres sont en « Petit Granit de l’Ourthe », un calcaire riche en crinoïdes et en coraux tabulés appartenant au genre Michelinia, en forme de nid d’abeille. Certaines colonies sont coupées transversalement montrent leur aspect en nid d’abeilles, d’autres sont coupée longitudinalement. Notez également les abondants fragments de crinoïdes formant la matrice de la roche.

Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années).

Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz. Le Palais des Princes-Evêques est l’un des plus vieux bâtiments ayant utilisé cette pierre de construction (XVIe siècle, remanié au XIXe siècle).

Sur la place Notger face aux palais provincial se trouve des bancs en « Petit Granit de l’Ourthe », un calcaire riche en crinoïdes et en coraux tabulés appartenant au genre Michelinia. Sur l’un d’eux une grande colonie coupée transversalement montrent bien l’aspect en nid d’abeilles. Chaque élément polygonal correspond à un polypiérite et hébergeait un individu appelé « polype ».

Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années).

Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » (qui n’est pas un granite mais un calcaire) a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz, surtout à partir du XIXe siècle.

Les murs bordants les escaliers des Degrés des Dentellières en ‘Petit Granit de l’Ourthe’, montrent des colonies du corail tabulé Syringopora, en forme de nid d’abeille et d’autres formés de petits tubes de quelques millimètres de diamètre. Elles sont accompagnées de coquilles de brachiopodes.

Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années).

Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » (qui n’est pas un granite mais un calcaire) a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz, surtout à partir du XIXe siècle.

Les nouveaux bâtiments annexes du palais de justice sont parés de deux types de pierres : le « Petit Granit de l’Ourthe » gris, en bas, et la « Pierre de Paris », beige en hauteur. Cette dernière peut être facilement observée sur la façade arrière du bâtiment le long de la rue du Fond Saint-Servais. Dans certaines dalles, ce sont des centaines de coquillages spiralés qui apparaissent en creux (moulage externe suite à la dissolution du squelette calcaire). Les coquilles originelles ont été dissoutes lors de la formation de la roche et il ne subsiste que des moulages externes. Il s’agit de petits gastéropodes cérithes (de l’espèce Serrathocerithium serratum), accompagnés de moulage de coraux et d’autres coquillages.

Age : Lutetien, époque éocène (45 millions d’années).

Origine : Extrait depuis l’Antiquité dans les carrières souterraines de Paris, le calcaire grossier est encore aujourd’hui exploité dans les carrières à ciel ouvert de l’Oise.

Les nouveaux bâtiments annexes du palais de justice sont parés de deux types de pierres : le « Petit Granit de l’Ourthe » gris, en bas, et la « Pierre de Paris », beige en hauteur. Cette dernière peut être facilement observée sur la façade arrière du bâtiment le long de la rue du Fond Saint-Servais. Certaines dalles montrent des coquilles en creux (moulage externe par dissolution des coquilles) à ornementation concentrique, il s’agit du lamellibranche Epilucina concentrica. Notez les coquilles coupées aléatoirement dans les dalles.

Age : Lutetien, époque éocène (45 millions d’années).

Origine : Extrait depuis l’Antiquité dans les carrières souterraines de Paris, le calcaire grossier est encore aujourd’hui exploité dans les carrières à ciel ouvert de l’Oise.

Un autre exemple dans les dalles du calcaire beige dit « Pierre de Paris » parant les murs du nouveau palais de justice : des structures en creux, garnies de petits éléments polygonaux sont des branches de colonie de coraux scléractiniaires dont le squelette calcaire a été
dissout lors de la formation de la roche, ne laissant que des empreintes en négatif.
Les éléments polygonaux correspondent aux « polyiérites », c’est-à-dire les tubes
où vivaient les individus formant la colonie. Ces coraux coloniaux, portant le nom de Stylocoenia emarciata sont localement abondants et témoignent d’un environnement agité
dans une mer tropicale peu profonde régnant à l’époque où ce calcaire s’est
déposé.

Age : Lutetien, époque éocène (45 millions d’années).

Origine : Extrait depuis l’Antiquité dans les carrières souterraines de Paris, le calcaire grossier est encore aujourd’hui exploité dans les carrières à ciel ouvert de l’Oise.

La façade arrière du nouveau palais de justice le long de la rue du Fond Saint-Servais est parée de dalle de « Pierre de Paris », un calcaire beige. Sur certaines dalles apparaissent des tubes (ici en creux), courbes, de quelques centimètres de long. Il s’agit de tubes produits par l’annélide (vers) Ditrupa qui vivait enfoui dans le sédiment.

Age : Lutetien, époque éocène (45 millions d’années).

Origine : Extrait depuis l’Antiquité dans les carrières souterraines de Paris, le calcaire grossier est encore aujourd’hui exploité dans les carrières à ciel ouvert de l’Oise.

L’escalier donnant accès au parking depuis la rue Fond Saint-Servais est en pierre calcaire riche en crinoïdes mais les fossiles qu’elle contient montrent qu’il ne s’agit pas du « Petit Granit de l’Ourthe ». En effet, les grandes coquilles de brachiopode gigantoproductides et les coraux Siphonodendron pauciradiale indiquent que cette roche est plus jeune. Il s’agit d’une pierre irlandaise dénommée « Kilkeny Limestone ». Les colonies de corail sont tantôt coupés en longueur (sections allongées), soit transversalement (sections rondes). Les coquilles de brachiopodes, coupées aléatoirement font souvent apparaitre deux valves emboîtées.

Age : Viséen supérieur, période carbonifère (330 millions d’années).

Origine : le ‘Kilkeny Limestone’ est extrait dans de grandes carrières à ciel ouvert du centre de l’Irlande.

Les moellons de la cathédrale Sainte-Croix, bien que salis par la pollution, laissent apparaitre des fossiles (dont des coraux Siphonodendron martini) mais aussi des structures finement rubanées. Celles-ci correspondent à de fines couches de calcaire déposées par des micro-organismes photosynthétiques appelés cyanobactérie. L’accumulation de ces fines couches parallèles forme des stromatolithes qui se sont formée dans des eaux marines tropicales très peu profondes, sans doute chaudes et peu oxygénées.

Age : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années).

Origine : Cette roche calcaire est dite « Pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. La plus grande partie provient des carrières souterraines de la région namuroise.

Sous l’allée couverte au fond de la cours de l’Hôtel Bolcholtz, les murs anciens incluent divers types de calcaires et grès. Certains blocs de grès, apparaissant bruns ou gris, contiennent des fragments allongés de tige de plantes préservées sous forme charbonneuse. Les végétaux formaient au carbonifère de vastes forêts qui ont formé les gisements de charbon de la région.

Age: Westphalien, période carbonifère (320 Ma).

Origine: Les grès westphaliens ont été abondamment exploités dans des carrières souterraines entaillant les coteaux de la citadelle de Liège. Leur utilisation est très anciennes (hypocaustes romains de l’Archeoforum, murs des églises Sainte-Croix, Saint-Denis, Saint-Jacques, etc.).

Dans la cours de l’Hôtel de Bolcholtz (demander l’autorisation pour entrer, sinon reportez-vous aux murs de la cathédrale Sainte-Croix) se trouve une fontaine taillée dans un calcaire gris appelé « Pierre de Meuse » contenant de nombreux fossiles blancs. Parmi ceux-ci, des coquilles de brachiopode, un coquillage commun dans les roches de cet âge. Les coquilles apparaissent en coupe sous forme de demi-cercles ou de virgule. Certains brachiopodes (ici du genre Composita) sont entourés par une structure concentrique irrégulière, appelées oncolithes. Elles correspondent à un encroûtement des coquillages par des bactéries et algues microscopiques qui produisent une croûte calcaire. Les polypiérites (chaque individu) des colonies du corail Siphonodendron martini sont tantôt coupés en longueur (sections allongées), soit transversalement (sections rondes). Dans ce dernier cas, les septes (structures radiaires) et columelles (structures axiales) sont bien mise en évidence par l’altération.

Age : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années).

Origine : Cette roche calcaire est dite « Pierre de Meuse » provient des carrières souterraines de la région namuroise et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle.

Le mur de pierre bordant l’église Saint-Servais, dans la rue du même nom contient un bloc représentant le perron de Liège. Ce bloc montre des coraux (Siphonodendron martini et Syringopora ramulosa) ainsi que des coquilles de brachiopodes. Celles-ci apparaissent comme des cercles blanc sur le fond gris de la pierre car la coquille est coupée parallèlement à son bord.

Age : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années).

Origine : Cette roche calcaire est dite « Pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. La plus grande partie provient des carrières souterraines de la région namuroise.