De Croix-Rouge à Buzenol par le RAVeL

Le parcours démarre du parking du "Trou des Fées", au carrefour de Croix-Rouge. Prenez le chemin en face, qui longe la N87 sur la droite en direction d'Etalle.

Ce lieu-dit, bien connu des habitants de la région, se situe à Croix-Rouge, au carrefour formé par la route d'Etalle à Virton et celle d'Ethe à Bellefontaine. En venant de Virton, il faut se garer sur le parking situé à droite du carrefour et, à partir du parking, suivre le sentier qui s'enfonce dans le bois. Il existe maintenant un très agréable chemin de promenade, adapté aux enfants, le "sentier des fées". Ce surplomb rocheux est composé de grès siliceux fortement érodé et perforé par de nombreuses cavités. Des galeries se sont creusées par l'érosion naturelle à l'ère jurassique, lorsque la mer occupait encore le Bassin parisien. La galerie principale est longue de 15 mètres et toutes les galeries mises bout à bout mesurent 23 mètres. Selon certains, elles seraient l'œuvre de l'homme. Il est en tout cas probable qu'elles furent occupées durant la préhistoire car on a trouvé non loin des artefacts de silex.

Sur le parking du "Trou des Fées" se situait un café ("le Trou des fées") tenu par Joseph Zondacg (né en 1850) et sa femme Henriette. Le bâtiment fut brulé par les Allemands en 1914 et Joseph Zondacg fut fusillé, en même temps que le garde-barrière du passage à niveau de Croix-Rouge, Antoine Badoux. Le bâtiment calciné fut longtemps un témoin visible des destructions de bâtiments dues à la guerre, puis fut démoli en 1955.

Empruntez le RAVeL à droite et poursuivez sur ce chemin bétonné jusqu'à son intersection avec la rue de Montauban, au niveau de la gare de Buzenol.

Située à la limite de la commune d'Etalle, au carrefour de Croix-Rouge, cette croix a donné son nom à ce lieu. Elle se trouve du côté opposé au "Trou des Fées". La légende raconte que les fées qui habitaient autrefois l’endroit auraient été tuées par des soldats de passage, tout près de leur demeure. On rapporte également que cette croix fut érigée en souvenir des victimes d’un attentat odieux au XIXe siècle lors d’un passage de la diligence. La croix était sans doute peinte en rouge à l’origine.

Le RAVeL croise alors la rue de Montauban et continue jusqu’à Ethe. Notre parcours, lui, prend à gauche vers Buzenol, sur la rue qui prend à partir de là le nom de rue de Montauban. Jusqu’à cette jonction, la route s’appelle rue de Bar et dessert notamment la ferme de Bar et le Centre de Dépaysement et de Plein Air. Vers le nord, cette route constitue la limite entre les communes de Virton (à l’ouest) et celle d’Etalle (vers l’est), jusqu’au "Moulin sous Buzenol", où le territoire devient uniquement stabulois.

Après la démolition de leur ancien café à Croix-Rouge, la famille Zondacg décida, non pas de reconstruire le café au même endroit, mais d’en bâtir un nouveau, de l’autre côté de la route, en diagonale par rapport à l’ancien, sous la forme d’un chalet qu’on appela "La Sapinière". C’est Auguste Zondacg qui en pris la gestion. On l’inaugura en 1953 et pendant longtemps, il fut le lieu d’animation de toute la région, grâce notamment à ses soirées dansantes mémorables du weekend. Depuis fin 2017, cet endroit emblématique et chargé d’histoire vit une seconde jeunesse, grâce à Denis Maréchal, qui propose des menus "de la ferme à l’assiette".

Le parcours peut être poursuivi vers Buzenol sur la rue de Montauban. Mais une alternative plus bucolique, bien que moins aisée pour les cyclistes, est de prendre le chemin de traverse à gauche après le bâtiment du Moulin sous Buzenol, en longeant les étangs sur 150 mètres.

La ligne de chemin de fer L155 qui reliait Marbehan à Ecouviez (en France), en passant par Virton, a été mise en service en 1873 et abandonnée en 1951. La ligne a ensuite été utilisée entre Marbehan et Croix-Rouge pour l’acheminement des bois de la scierie Dusausoit sur le réseau ferroviaire via Marbehan, jusqu’en 2007. Sur le tronçon Croix-Rouge-Ethe, la ligne a été transformée en RAVeL (le RAveL L155), qui permet de relier Croix-Rouge à Ethe. La ligne de chemin de fer ancienne a été recouverte d'asphalte, de brique pilée ou de béton enrobé et constitue une voie très agréable pour la promenade ou le jogging. Sur ce parcours, à la limite avec le territoire de la commune de Virton, le bâtiment de l’ancienne gare de Buzenol est encore présent et bien conservé.

Ne continuez pas tout droit, vous arriveriez au Fourneau Marchant. Prenez plutôt le chemin forestier qui monte fort à votre droite.

L'ancienne voie ferrée de la ligne 155 a été fermée pour les voyageurs en 1951 et, dès lors, Mr Dusausoit, directeur de la scierie, y a installé ses bureaux, qui étaient initialement dans l’actuelle bibliothèque d’Etalle et le garage des véhicules, initialement dans les hangars du tram, à Lenclos. Il a notamment réhabilité une partie de la scierie de Croix-Rouge installée par les Allemands durant la première guerre mondiale. Il a alors utilisé les voies ferrées pour acheminer les produits de la scierie vers Marbehan, et ainsi bénéficier du réseau de la SNCB pour le transport ferroviaire. Les bâtiments ont été notamment réaffectés au logement d’ouvriers. La ligne n’est actuellement plus utilisée et le site est occupé par une nouvelle entreprise de sciage et de transformation du bois, Scidus.

Poursuivez sur le chemin forestier assez escarpé.

Durant l’été 2015, Dusausoit, scierie familiale bien connue de la province, changeait officiellement de mains. Reprise par Mobic, société liégeoise spécialisée dans la conception et la fabrication d’éléments préfabriqués en ossature bois, l’outil est désormais rebaptisé Scidus. Un des produits innovants de cette entreprise est le BMT, soit le bois modifié techniquement. Par un traitement thermique du hêtre, la matière (le "bois torréfié") atteint une résistance proche de celle des bois exotiques.

Avant de prendre le nom de "rue de Landreux" à Buzenol, le chemin que l’on emprunte porte le
nom de "chemin de vuidange". Il s’appelait ainsi parce que c’était lui qu’on utilisait pour évacuer
("vidanger") les terres et autres ordures lors de terrassements ou de la démolition de bâtiments.
Quant au toponyme "Landreux", il pourrait venir du mot germanique "Landerich", qui a dérivé
également vers Andricus, ce qui expliquerait aussi l’orthographe "Andreux". Mais on pourrait
trouver la signification landes de reux, landes étant pris dans le sens d’eaux stagnantes comme
pour fanges et reux dans le sens de ruisseau.

Après les combats d’août 1914, le front se déplace devant Verdun et s’y enterre. La Gaume devient alors une zone-étape chargée d’alimenter l’armée allemande en nourriture et fournitures diverses. Ce fut une époque de réquisitions sévères, d’occupation par les troupes, d’enrôlement forcé et de déportation des travailleurs qui ont saigné à blanc les ressources et les forces vives de la population civile. Les scieries notamment fournissaient le bois pour les tranchées, les baraquements et les ouvrages de génie. La forêt gaumaise étant riche en feuillus, les Allemands ont construit à Croix-Rouge un vaste complexe de scierie. Au contraire des Français qui utilisaient la scie à ruban, les Allemands ont opté pour le haut-fer, sur une scie à cadre pouvant recevoir plus de 10 lames et scier un tronc entier en une seule passe. La demande de main d’œuvre locale était importante. La forêt fut mise à blanc sur 440 ha, rien que dans l’ancienne commune de Sainte-Marie-sur-Semois. De cette scierie, d’importants vestiges en béton subsistent çà et là dans les bois. On peut encore en observer les structures et les fondations dans une petite clairière sur le bord droit du RAVel, peu avant le premier virage en direction d’Ethe.

Vous êtes arrivé dans le village de Buzenol qui s'offre à vous vers le nord.

Le premier kilomètre du RAVeL ne repose pas sur l’ancienne voie ferrée, mais un chemin en béton a été créé en ligne droite pour rejoindre le tracé du chemin de fer. Au niveau de cette jonction subsiste encore un vestige de cette voie, qui est un butoir, constituant le terminus de la voie au moment où elle servait encore la scierie, mais n’était plus utilisée sur la suite de son parcours.

Acquêt est un ancien terme de la même racine qu’acquérir. Les acquets ou acquêts étaient des domaines boisés acquis par la communauté à une certaine époque. Cependant, dans la zone qui nous occupe, ce toponyme désigne une très vaste étendue, de plus de 600 hectares, occupant les bois de Montauban, de Montourdon et allant même jusqu’à l’Ange Gardien. Il s’agirait donc probablement de bois domaniaux "acquis" par les comtes de Chiny vers 1300.

Une petite construction en bois évoque ce qu’on appelle une "aire de faulde", c’est une cabane de charbonnier construite à côté d’une meule de combustion, toutes deux reconstituées. Cette petite industrie de fabrication de charbon de bois était très présente dans nos forêts, pour alimenter les fours sidérurgiques entre le XVIe et le XIXe siècles. Comme la carbonisation exigeait une surveillance étroite et constante pendant plusieurs jours, les charbonniers, et bien souvent leur famille, vivaient dans cet espace réduit fait de bois ou de branchages.

La ligne 155 fut désaffectée en 1951 mais la gare de Buzenol le fut dès 1938. Située au milieu de nulle part, en pleine nature et forêt, au carrefour du RAVeL et de la N879, cette gare ne desservait pratiquement ni la ferme de Bar, ni Buzenol, mais a été construite là à l’initiative de Frère-Orban, qui était premier ministre à l’époque et qui possédait des carrières de pierres dans les environs. Elle présente cependant des charmes indéniables. Elle devint alors rapidement un lieu symbolique relié à la nature. Dès sa désaffectation, l’entomologiste gantois Robert Bracke, tombé amoureux des richesses naturelles de ce coin de Gaume et de cette belle bâtisse, la prit en location à la SNCB. Le professeur d’université qu’il était y travailla sans relâche, acceptant les nombreux allers-retours Gand-Buzenol tant il aimait ce lieu de vie ! Dans les années 60, sur une idée d’Edmond Fouss, fondateur du Musée gaumais de Virton et grand promoteur de la protection du patrimoine gaumais, la gare désaffectée est devenue le Centre de Buzenol, service éducatif de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique. Ce centre déménagera par la suite dans un nouveau bâtiment à quelques centaines de mètres de là.

Juste après la gare de Buzenol, la ligne 155 croise la rue de Montauban, qui devient rue de Bar par la suite pour rejoindre plus loin la route Bellefontaine-Ethe. Il existait là un passage à niveau géré par un(e) garde-barrière qui habitait une maisonnette. La gare et la maisonnette sont situées dans une avancée de la commune de Virton dans la commune d’Etalle. La maisonnette de Buzenol a été achetée en 1969 par la commune de Virton et a été louée par Annie Van Looy et sa famille à partir de 1987. En 2015, le bâtiment de la gare et celui de la maisonnette ont été acquis par Gilles Lempereur, kinésithérapeute.

Le Gros Ruisseau, qui descend dans les bois de Buzenol en y creusant une profonde vallée, rejoint plus loin la Rouge-Eau pour former le ruisseau de la Neuve Forge (dont l’eau créait la force hydraulique nécessaire au fonctionnement des forges et du fourneau sur le territoire d’Ethe), qui se jette plus loin dans le Ton. Marcel Bourguignon dans "L’Ere du Fer en Luxembourg" rappelle que le Gros Ruisseau était un admirable cours d’eau pour la sidérurgie de Buzenol et qu’il a porté, dans la suite des temps, des noms variés : Ly Moé (1520), Grande fontaine (1656), Gros ruisseau, ruisseau de Platevaux sur les lieux mêmes, mais aussi, en aval et en amont, ruisseau de La Claireau et ruisseau de L’Ange gardien. Vers l’amont, le Gros Ruisseau provient de la confluence entre le ruisseau du Moulin-de-Buzenol et l’Eau-à-Mi-le-Bois, au niveau du Moulin-sous-Buzenol. Comme la rue de Montauban qui le longe, le Gros Ruisseau constitue la limite entre les communes de Virton et d’Etalle.

C’est dans le bois au nord de la frontière avec la commune de Saint-Léger que sont situés les 13 captages de la commune d’Etalle et de l’eau Valvert. Les groupes "Nestlé Sources International" et "Perrier" ont conçu l’appellation "Valvert" pour l’eau minérale captée sur 4 sites sourciers : les Hosseumonts, le Gros Ruisseau, le Fond de la Volette et la Haie de Han. Ces sites ne sont pas accessibles au public et le site d’embouteillage a été volontairement construit loin du versant, à près de 4 km des captages, de manière à préserver ceux-ci de leur écrin naturel. L’eau provenant de ces captages est faiblement minéralisée, sa précieuse composition est due à la nature du sol : de la roche jurassique composée de marnes et de grès. Elle est assez pauvre en sodium et est exempte d’éléments polluants, car l’eau alimentée par les pluies est purifiée par un bois de feuillus de 3 000 ha et son cycle de filtration à travers les différentes couches du sol dure 18 ans. Elle possède donc une excellente qualité à la fois pour la commercialisation en bouteille et pour la distribution dans la commune.
Le long du Gros Ruisseau, au lieu-dit "Fond de la Volette", 4 captages sont exploités par Nestlé : le captage de la Haute Volette, le captage de la Moyenne Volette, le captage du Fond de la Volette et le captage Rhétien Volette

Les "crons" ou "cranières" désignent en Gaume les sources calcaires pétrifiantes et les massifs de tuf calcaire ainsi formés. Le terme "Cron" est du patois gaumais. Il provient du latin "Crêta" (d’où le mot "craie" est dérivé). Les crons sont des masses rocheuses formées par le dépôt de calcaire pur à partir d'une eau de source contenant du bicarbonate de calcium en solution. Ces dépôts très fragiles peuvent former des ensembles très imposants, constituant de véritables phénomènes géologiques appelés "tuf" ou "travertin".
Le mécanisme de formation des crons est lié à la précipitation du calcaire dissous dans l'eau des sources jaillissant en amont au niveau d'un banc imperméable de marnes. Les sources sont un exutoire pour les eaux de pluie qui s'infiltrent à travers des couches de calcaire et se saturent en calcium. A l'air libre, le calcaire dissous précipite grâce à l'échauffement provoqué par la topographie du lieu (versant sud bien ensoleillé) et au développement de mousses et des micro-algues. La précipitation finit par produire une masse rocheuse provoquant petit à petit un étalement et un déplacement du ruisseau. Le tuf calcaire est une roche dure et légère qui a connu des utilisations variées dans le passé : comme matériau de construction (conduits de cheminée, encadrements de portes, …) mais aussi comme fondant sidérurgique (la "castine") à l'époque des forges. A Montauban, le site du cron est accessible par un chemin parallèle à la rue de Montauban, au sud des anciennes forges (un panneau "entrée interdite" ne concerne pas le sentier, mais uniquement le bois). Il se présente de nos jours comme une clairière en forte pente exposée au sud et parcourue par des ruisselets à l'eau cristalline. La végétation et les conditions écologiques y sont remarquablement contrastées : pelouses calcicoles arides et marais alcalins se côtoient. Le site abrite une faune et une flore uniques. Il est aussi dénommé "Fontaine des Lazons"

Un peu plus à l’est de notre parcours est situé le fameux refuge protohistorique de Montauban. Il s'agit d'un éperon barré établi probablement entre 410 et 145 avant Jésus-Christ. Il est entouré de trois côtés par de profonds vallons, seul le flanc nord est exposé vers le plateau. C'est à cet endroit qu'a été érigé le système de défense sous la forme d'une enceinte formant barrage (d’où le nom d’éperon barré). Le complexe de Montauban se présente sous la forme d'un triangle oblong de 2.5 ha, la pointe vers le sud. Le refuge ne permettait que des occupations occasionnelles. Il sera réoccupé et restauré durant le Bas-Empire romain et puis plus tard encore au Moyen-Age.

Le centre d’art contemporain du Luxembourg Belge, le CACLB, s’est établi aux confins des communes d'Etalle et de Virton, sur le site des forges de Montauban-Buzenol, en 2007. Il a d'abord occupé le "bureau" des forges, situé sur le petit bief au sud du grand étang. Il s'est ensuite agrandi grâce à une structure érigée à quelques mètres de là, basée sur l'empilement de quatre containers maritimes agencés sous la forme du signe mathématique "+". Cette infrastructure, inaugurée en 2014, a été conçue par le Bureau d’Architecture Greisch (BAG) et le Bureau Greisch (BEG). Elle est connue sous le nom "d'espace René Greisch". Elle compte trois niveaux d’exposition reliés par un escalier extérieur en colimaçon et s’élève dans le sous-bois face aux halles à charbon. A proximité, l'étang des anciennes forges est également parfois occupé pour exposer des œuvres monumentales du Centre d’Art Contemporain.

Le site repose sur les territoires d’Etalle et de Virton. Depuis les origines des forges, en 1507, plusieurs propriétaires, dont certains, peu scrupuleux, ont occupé le domaine. La production des forges a suivi l'implication des propriétaires, avec des hauts et des bas. Après une période de stagnation, les Orban ranimèrent le deuxième haut-fourneau et y agrandirent la forge en 1825. On leur doit aussi le modeste bâtiment encore existant qui porte l'inscription de "Bureau" et le millésime de 1839. C'est, avec les courtières (dans les moulins hydrauliques, ce sont les emplacements des roues à aubes) et les étangs, le seul vestige (intact) témoignant de la présence à cet endroit d'un important complexe industriel. Sur la fin des activités, on coula notamment au fourneau des boulets de canon qui furent employés au siège de Sébastopol. Tout le site a été classé en 1959.

Le toponyme "Montauban" intègre la légende des 4 fils Aymon, basée sur une chanson de gestes médiévale. La légende a connu de multiples variantes littéraires et chaque région se l’est appropriée en l’adaptant au contexte local. Ainsi, dans la légende initiale, les fils Aymon reçoivent le château de Montauban. Il s'agit plus que probablement de celui situé non loin de l’embouchure de la Dordogne. Les gaumais ont bien sûr adapté l’histoire en imaginant les quatre frères quittant le petit château Renaud de Croix-Rouge et s’installant dans le château de Montauban… à Buzenol. Quant au saut du cheval Bayard, il aurait eu lieu entre Montauban et le plateau de Bar, près de la ferme, en y laissant la marque de son sabot, gravée dans la pierre au lieu-dit "Pas Bayard".

Maison de 1662, édifiée par le Maître des Forges Charles Jacquesse. C'est vers 1660 qu'il reprend la forge et le fourneau, après un siècle d'inactivité. La très belle maison du régisseur a été plusieurs fois remaniée, suite notamment à un incendie. Il subsiste encore quelques parties d'origine, mais la maison a été profondément transformée au XIXe siècle. Outre le corps de logis, bâtiment de prestige surmonté d'un toit à quatre pans, d'un ensemble abritant grange, étable, écurie, ateliers, chenils et les logements du personnel, une construction plus récente forme la jonction entre les deux blocs primitifs. C'est dans cette maison que naquit notamment l’abbé Théodore Welter en 1750. Son père Henry était effectivement le facteur des forges pour le compte du maître des forges (à l’époque Philippe-Louis de Racine d’Ormoy). L'abbé Welter fut curé à Ethe et à Chenois où il mourut en 1823. Il fut un éminent généalogiste et historien. Il recueillit dans les registres paroissiaux un nombre impressionnant de généalogies. Il écrivit entre autres l’histoire des combats entre Français et Autrichiens..

Dans les actes de la prévôté d’Etalle de 1602, le maïeur et les gens de justice de la mairie de Buzenol ont déclaré sous la foi du serment qu'ils avaient un moulin banal appartenant aux princes, mais que leur four banal était ruiné depuis longtemps et qu’ils en payaient une reconnaissance jusqu'à sa réfection. Le vieux moulin ainsi évoqué devait se situer à l’endroit qui s’appelle "Moulin-sous-Buzenol", dans le tournant de la route entre Buzenol et Montauban. Il était alimenté par le ruisseau de l’Eau-à-My-le-Bois et le ruisseau du Moulin-sous-Buzenol. Il a fonctionné jusqu’en 1934. Pendant la guerre 1914-1918, il aurait fourni l’électricité au village. De cet ensemble subsistent notamment les étangs, derrière les bâtiments du moulin.

Un autre moulin a été érigé à Buzenol, un peu plus haut que le "Moulin-sous-Buzenol", après l’exploitation d’une platinerie, puis d’un haut fourneau. On l’a appelée Neuf-Moulin. Le lieu-dit est encore dénommé "Neuf Moulin". Les étangs sont actuellement utilisés pour la pisciculture.

En contrebas, sans les apercevoir cependant à partir du chemin, se trouvent les installations du captage communal de Buzenol, le long de la route de Montauban, près du ruisseau du Moulin-sous-Buzenol. Il est exploité par la commune d’Etalle pour la distribution de l’eau potable. Il pompe sur la nappe du sinémurien (formation de Florenville), comme la presque totalité des captages exploités pour l’eau minérale Valvert. Cet aquifère constitue le plus grand potentiel hydrogéologique de la Lorraine belge. La commune d’Etalle en exploite environ 8%, avec plus de 155 000 m3 par an (la société Nestlé Waters Benelux en exploite, elle, 21%).

En passant sur le chemin, on a une vue plongeante sur la station d’épuration de Buzenol. Gérée par l’AIVE, elle a été mise en service en 2012 et traite les eaux usées du village, avec un débit de 90 m3 par jour. La station comporte deux pompes de relevage, un dégrillage fin, un dessableur statique, un décanteur-digesteur, des bio-disques et un filtre à tambour rotatif.

En contrebas du chemin, dans un talus, le long de la rue de Montauban, se dresse un calvaire. Il est placé dans la butte escarpée un peu plus loin que la dernière ferme du village, à droite, en direction de Montauban. Le lieu-dit se dénomme simplement "au Bon Dieu". Ce calvaire a été restauré en 1928 et la croix provient de l’ancien cimetière de Buzenol.

Le toponyme rappelle l’existence d’une ancienne huilerie, à l’emplacement de la ferme à l’entrée du village. Les huileries, souvent annexées à des moulins, produisaient des huiles de colza et parfois de faines de hêtres.