De Chantemelle à Etalle par la Fagne Moré

Une ancienne école, construite en 1839, occupait déjà l’emplacement de l’actuelle classe primaire. Elle servait également de lieu de réunion pour le conseil communal. Le bâtiment fut démoli en 1905, date de construction du bâtiment actuel. Celui-ci comprenait deux classes primaires, une classe gardienne, deux pièces communales et un logement pour les religieuses.

Démarrez ce parcours à proximité de l'école de Chantemelle et prenez la rue du Sart Macré en direction de Buzenol.

Poncin Biloque, fils d’un maréchal-ferrant, naquit à Chantemelle le 16 juin 1844 au 38, PLace Saint-Michel. Après des études secondaires à Carlsbourg, il étudia la peinture à Paris, puis professa un certain temps à Liège. Il peignit le chemin de croix qui décore l’église de Chantemelle et en fit don à la paroisse. Cette œuvre a été restaurée récemment. Il est à remarquer qu’aucune toile n’est signée. L’artiste choisit plusieurs personnes de Chantemelle comme modèles. Vers 1880, Poncin Biloque fit construire un très bel immeuble, place Saint-Michel, puis, un peu plus tard, quitta son village natal. Il se maria à Namur et y mourut en 1889.

La rue du Sart Macré croise un chemin forestier. Prenez-le vers la droite. Il est macadamisé sur quelques dizaines de mètres, puis devient un chemin de terre. Vous marcherez sur ce chemin principal sur environ 1 km, sans vous soucier des sentiers latéraux. Il progresse dans le bois, vers le nord, puis amorce une large courbe, pour revenir vers le sud.

A l'angle de la place de l'Etang et de la rue de la Chapelle, à Chantemelle, le calvaire est posé sur un socle rectangulaire de pierres du pays auquel on accède au moyen de 3 marches. Les personnages représentés, quasi en grandeur nature, sont le Christ en croix, la vierge à gauche et un apôtre à droite. Ces deux derniers personnages sont collés aux montants qui soutiennent un toit de pierre étroit au-dessus du groupe.
Le calvaire a été construit en 1935 par l'abbé Flamion pour le 19e centenaire de la mort du Christ.

Si vous poursuivez le chemin principal vers le sud, vous revenez sur la rue du Sart Macré. Notre parcours, lui, quitte ce chemin et file vers l'ouest. Soyez donc attentif à cet embranchement et prenez le chemin à droite.

Cet édifice est situé au "Sart Macré", à gauche sur la route allant vers Buzenol. Il fut érigé en 1956 par l'abbé Gillet. La statue toute blanche de la Vierge est relativement grande, posée sur un socle de pierre, lui-même déposé sur une petite rotonde maçonnée en moellons du pays.
L'édifice est surélevé par rapport au chemin voisin, ce qui a nécessité la construction d'un muret de soutènement dans lequel 4 marches d'accès ont été façonnées.

Après trois cents mètres, notre parcours croise à nouveau un chemin. Prenez-le cette fois vers la gauche, vers le sud-ouest. C'est une ligne droite de 550 mètres.

Sart = défrichement d’une zone végétalisée à l’aide de pioches et de haches. Ces parcelles, riches en humus, devenaient alors idéales pour les cultures de seigle, de sarrasin ou de chanvre.
Macré = châtaigne d’eau. Les macrés sont des plantes aquatiques des étangs, aux belles fleurs blanches et dont le fruit ou châtaigne d’eau, à quatre cornes épineuses, est comestible.
Cet endroit pourrait donc évoquer l’essartement de ces plantes aquatiques.
En 1978, ce toponyme a donné son nom à la rue qui allait progressivement accueillir des habitations.

Après ces 550 mètres, le chemin arrive sur un T, dont vous prendrez la branche de droite, vers le nord-ouest. Attention, de ce chemin partent plusieurs sentiers latéraux. Celui que vous devrez emprunter se trouve après environ 600 mètres. Ne vous engagez donc pas trop vite sur ceux-ci.

De part et d'autre de notre parcours on trouve le "Grand Hazi" et le "Petit Hazi". Aze en ancien français signifie hache, hachette et pourrait être une origine vraisemblable pour ces lieux-dits de Chantemelle, au milieu de la forêt.

Ici, il ne faut pas rater ce petit embranchement vers la gauche, qui repart vers le sud-ouest. Si cependant vous le ratez, pas de panique, vous arrivez sur la route de Sivry qu'il faudra rebrousser sur 450 mètres pour revenir à la rue du Bois. Si vous avez bien repéré le sentier en question, c'est après un peu plus de 200 mètres que vous arrivez sur la rue du Bois, au "rendez-vous des pensionnés".

"Moré" revient fréquemment dans la toponymie en Wallonie. Il évoque les ouvriers qui confectionnaient le charbon de bois, noirs de leur travail et ressemblant à des "maures". Dans ce lieu fangeux, mais boisé, il est en effet possible, qu’il y ait eu de tels charbonniers. Mais en particulier pour cette zone marécageuse, cette couleur foncée pourrait également rappeler la teinte sombre de la végétation.
Ce site est considéré comme d’un grand intérêt biologique. A cet endroit, on a découvert également une cruche en terre cuite, sur le chantier de la distribution d'eau. Le ruisseau de la Fagne Moré (ou "Fagne Moré") est un petit cours d'eau forestier qui traverse cette zone tourbeuse, proche de notre chemin, avant de se jeter dans la Semois, après un parcours d'à peine 1100 mètres. Le site est constitué en majeure partie de terrains communaux soumis au régime forestier mais pour lesquels le plan d'aménagement prévoit une orientation "nature". Certaines parcelles ont d'ailleurs été restaurées dans cet objectif par le LIFE "Herbages". Plus au nord par rapport à ce parcours, et plus proche de sa jonction avec la Semois, le ruisseau de la Fange Moré est une zone piscicole, gérée par le Gardon Stabulois.

Traversez la rue du Bois et engagez-vous sur un chemin qui part vers la droite, parallèlement à la route.

A l'angle de la rue du Bois et de la rue menant vers Sivry, une aire de repos a été aménagée par la commune début des années 2000. Petit à petit, plusieurs pensionnés de Sivry, Lenclos et Etalle ont commencé à s’y retrouver l’après-midi dès le retour des beaux jours. L’endroit devint assez vite le dernier salon où l’on cause et où les nouvelles se répandent... D’autres stabulois les rejoignirent au gré de leurs disponibilités (pensionnés ou pas). Devant le succès de l’endroit, un début d’abri y fut ensuite construit pour se protéger en cas d’intempérie. Il était aussi de coutume d’y allumer un petit feu en mi-saison. Ensuite, le groupe initial s’est amenuisé et les rendez-vous se sont faits plus rares, mais le relais a été pris par les marcheurs, joggeurs et autres VTTistes qui s’y retrouvent régulièrement. Au printemps, c’est aussi de point de rendez-vous des cueilleurs de jonquilles et de muguets fort abondants dans le coin.

Arrivé près de l'étang de Gantaufet, rejoignez la rue du Bois sur votre droite. Vous continuerez sur cette route vers la gauche en passant devant les bâtiments de l'entreprise Valvert (entrée est), le long d'un grillage. Pour éviter une portion de route vers le centre d'Etalle, il faudra quitter la rue du Bois après 300 mètres.

L’étang de Gantaufet, à l’est de l’entreprise produisant l’eau Valvert, est un réservoir d'eau construit en 1991 pour recueillir toutes les eaux de ruissellement du site de l'usine et des eaux du ruisseau dit de la Grosse Fontaine qui prend sa source dans ce fond de vallée. Il sert actuellement d’étang piscicole géré par la société de pêche "le Gardon Stabulois".

Toujours en longeant la clôture de l'usine, soyez bien attentif sur votre droite pour ne pas rater l'entrée de ce petit chemin forestier qui vous mènera jusqu'à la rue du Termezart.

C’est l’usine d’embouteillage qui produit les eaux "Valvert" et "Nestlé Pure Life". L’usine belge de Nestlé Waters a été construite en 1991 sur un terrain qu’elle loue à la commune d’Etalle par bail emphytéotique de 50 ans. Depuis l’époque romaine, les sources se trouvant dans les bois d’Etalle sont réputées pour leur eau. C’est là notamment que se trouve la source Valvert, dans un environnement forestier protégé de plusieurs hectares.

Au bout du chemin de terre, prenez à droite la rue du Termezart. Cette appellation vient du latin terminus, frontière, borne, limite, et sart, forme réduite provenant de exsartum = défrichement. Il s’agit donc des limites des terres cultivées vers la forêt. Cette appellation fut décidée au conseil communal du 11 mai 1978 pour remplacer l’ancienne appellation de la rue du Bois.

Le nom Bisieux ou Bizeu fait penser à l’ermitage et à la foire du même nom. Cet ermitage aurait fonctionné de 1659 à 1788. Il était situé sur le ban de Rulles, au confluent du ruisseau "Chamissot" et de la rivière "La Mandebras". Outre le petit ermitage, l'endroit fut, dès 1659, le lieu de rencontre des marchands attirés par un marché aux toiles. Le site a été connu sous le nom de Bizeux (du latin "bisus" qui veut dire toile). Cette foire prit une extension internationale puisque les marchands y affluaient de Belgique mais aussi de France et de Prusse. Elle avait lieu deux fois par an, le 30 avril et le 30 août, fête de saint Fiacre, patron des ermites. Le percepteur des droits du seigneur venait lever le droit d'étalage et le droit de gabelle sur le vin qu'on y débitait.

Après l'école, tournez à gauche dans la rue de la Résistance.

Fondée en 1989, cette école accueille les niveaux maternel et primaire. Son pouvoir organisateur est la Fédération Wallonie-Bruxelles ("Communauté Française").

La rue de la Résistance aboutit sur la rue Fernand Neuray, que vous prendrez vers la droite. Cette dénomination de rue date de 1984 en mémoire d’un illustre enfant d’Etalle. Fernand Neuray est né à Etalle en 1874. Il est l’un des plus grands noms du journalisme belge de la première moitié du XXe siècle. Après avoir travaillé à L’Avenir du Luxembourg, il prend des galons et gagne Bruxelles où il dirigera pendant 16 ans le journal le "XXe siècle" et le portera au premier rang de la presse belge. Vers 1918, c’est un véritable groupe de presse qu’il contrôle, avec "La Nation Belge" et "Het Vaderland" qu’il a lui-même fondés. Il a côtoyé des personnages illustres, comme Georges Clémenceau et ses relations allaient du Roi Albert au cardinal Mercier, en passant par plusieurs papes. Il mourut en Grèce, lors d’une croisière en 1934. Ses funérailles furent quasi nationales.

Jadis, Lenclos était entièrement entouré d'eau, avec d’une part la Semois et de l’autre un canal dont les eaux faisaient mouvoir un moulin banal nommé le vieux moulin, nom que porte encore le territoire. Effectivement, la zone qui va du complexe sportif à l’arrière des maisons de la rue de la Résistance porte le toponyme de "Au Vieux Moulin". Ce moulin était banal, puisque, en 1602, dans les actes de la prévôté d’Etalle, le maïeur el les gens de justice d'Etalle ont déclaré, sous la foi du serment, que les fours et le moulin appartiennent aux seigneurs et sont banaux. Ce moulin est visible sur des cartes anciennes ou des reconstitutions d'Etalle au XVIIe siècle.

Après les bâtiments de l'école communale, prenez à droite la rue de Gaumiémont. Ce toponyme est formé de -mont et de Gaumié- dérivé de l’anthroponyme germanique Gomeno comme dans le toponyme français Gomiécourt.

Au bout de la rue de Gaumiémont, prenez à droite dans la rue des Ecoles, jusqu'au complexe sportif.

Maison du dernier tiers du XIXe siècle, seul exemple conservé d'un groupe de trois. Façade de trois travées sur deux niveaux, portail médian avec petit escalier, entrée de cave à gauche.

Ecole maternelle et primaire dont le pouvoir organisateur est la commune d’Etalle.

Vous êtes arrivé à destination. Le centre d'Etalle est tout près.

Le Complexe Sportif et Culturel d'Étalle comprend deux salles permettant la pratique de différents sports et activités, d’équipe ou individuels. Il compte aussi deux cafétérias et, à l’extérieur, trois terrains de tennis, un skate-park et un terrain "sport de rue".

Jadis, Lenclos était un village à part entière. Son nom provient du fait qu'il était entouré d'eau, d'une part par la Semois et d'autre part par un canal qui conduisait à un étang. Dès 1258, Thibaut, comte de Bar, beau-frère du comte de Chiny, annonce dans un acte sa volonté de construire et fortifier une "ville neuve" au quartier dénommé plus tard "l’Enclos". Il s'agit d'une ville fortifiée, au plan caractéristique, en ovale défensif. En 1283, le château est construit à l'extrémité ouest de Lenclos. C’est la "Grosse Tour" ou "Château de la Margelle" aujourd'hui restauré par la famille Hittelet. Il s’aligne sur l’ancienne chaussée romaine, au niveau de son passage à ce qui constituait jadis le gué de la Semois. Bâti sur la rive gauche de la Semois sous la forme d'une maison forte, il constituait en quelque sorte la tête de pont de la ville neuve de Lenclos, construite à la même époque sur la rive opposée.